Au cours de la période de la guerre froide, l’opposition entre le capitalisme et le communisme a conçu le nouvel ordre du monde. Les États-Unis ont été à la tête du camp capitaliste soutenus par de nombreux alliés. L’importance de tisser des liens étroits avec ces alliés était donc indéniable, surtout en ce qui concerne la sécurité nationale. La crainte d’une société menée par l’idéalisme soviétique posait plusieurs inquiétudes, notamment en matière de défense. Ainsi, tout moyen de contrer cette possibilité était d’une préoccupation primordiale.
Entre autres, l’alliance des Five Eyes, unissant Royaume-Uni, le Canada, la Nouvelle-Zélande, et l’Australie avec les États-Unis, comptent parmi les plus marquantes de ces partenariats. La coalition permettait le partage de renseignements pour être plus apte à se défendre contre cette menace du Bloc de l’Est. Depuis la fin de la Guerre froide et la chute de l’Union Soviétique, la mission de l’alliance s’est éloignée de la lutte contre le communisme. Suite aux attentats à New York en 2001, la collaboration s’effectue principalement sur le terrorisme. L’alliance consacre désormais ses efforts à surveiller l’Internet afin de s’alarmer des dangers imminents.
Toutefois, les cris de coeur dénonçant les abus de pouvoir concernant l’usage de l’intelligence se multiplient.L’affaire Snowden et Wikileaks est au centre de ces inquiétudes. Elle a révélé l’espionnage du gouvernement américain face à son peuple ainsi que des opérations clandestines qui visent à museler les abus de pouvoir. Cela comprend le programme de surveillance Stateroom, qui permettait l’alliance d’intercepter les communications par Internet ainsi que les signaux de radio à travers le monde. Récemment, l’affaire Cryptoleaks a révélé encore une fois des faits troublants.
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Le scandale tire son nom de l’entreprise suisse Crypto AG, un fabricant d’appareil de chiffrement qui se spécialise dans les technologies de télécommunication et de cryptographie. Des gouvernements du monde entier se sont équipés de ces dispositifs pour assurer la protection de leurs communications diplomatiques et militaires. Durant son existence, la CIA, les services de renseignements allemands ainsi que les autres membres du FVEY ont tous participé à un programme d’espionnage clandestin des communications étrangères avec l’aide de Crypto AG. La compagnie aurait signé des accords secrets avec la NSA ainsi que la CIA, qui lui permettaient d’avoir accès à un grand nombre de clients. En échange, Crypto AG introduisait des failles dans ses produits afin que les agences du FVEY puissent s’en servir pour espionner les communications des autres pays. En effet, ils ont utilisé les machines de Crypto AG pour espionner les communications diplomatiques et militaires secrètes de plus d’une centaine de pays lors de leur existence.
Quant au Canada, il est impossible de nier le poids que lui fait subir une crise de telle ampleur. Il est clairement indiqué dans le préambule de la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité que l’agence exerce ses fonctions dans le respect des droits et libertés; et encourage la communauté internationale à faire de même. Pourtant, si nous contredisons nous-même les lois canadiennes et internationales, comment peut-on s’attendre à ce que les autres seraient en mesure de respecter ces engagements? Cette contradiction pose des effets néfastes en matière de relations internationales et présente des défis à notre sécurité nationale.
Tout d’abord, on risque d’encourager l’espionnage davantage, puisque les pays étrangers seraient obligés d’en faire pour se protéger. Les dépenses publiques qui pourraient être mieux placées à renforcer les économies mondiales, seraient plutôt utilisées pour la surveillance des communications. Le Canada, un pays qui autrefois était reconnue pour ses opérations de maintien de la paix, deviendra de plus en plus lié aux idéaux impérialistes des États-Unis. Ce portrait commence déjà à s’observer au niveau mondial, surtout en considérant que le Canada a failli à gagner sa place au sein du Conseil de Sécurité à l’ONU depuis 1999. Pourtant, le gouvernement des États-Unis, qui se retire de plus en plus de son rôle en tant que chef de file mondiale, ne s’aligne plus avec le Canada. Ses tendances protectionnistes ont mené à une dispute commerciale avec la Chine, ce qui a donné lieu à une guerre commerciale avec le Canada, après les ripostes survenues de la Chine. De plus, les tarifs imposés par le Président Trump sur certaines marchandises canadiennes, y compris l’aluminium et l’acier, suggère qu’il ne serait pas sage de se fier aux Etats-Unis en tant que partenaire coopératif.
L’entente des FVEY est censée de promouvoir la sécurité mondiale. La collaboration de ces alliés devrait renforcer les liens politiques et économiques qui les unissent. Cependant, l’organisation est en train de créer des divisions parmi les états, au lieu de renforcer la paix et la coopération. Il serait dans le meilleur intérêt pour le Canada de se fier sur ces forces pour développer de bons rapports à l’étranger, afin de regagner sa place en tant qu’un intermédiaire honnête.
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Jetez un œil au prochain blog de cette série, Beyond Intelligence Sharing: Exploring the Evolution of Cyber Operations in the Five Eyes Community par Steven Loleski (University of Toronto)
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